En marge de la campagne, en avril, j’avais eu l’occasion d’accueillir au Parlement Bruxellois une délégation de l’association colombienne « Marcha Patriotica ». Ce fut un moment très enrichissant et je profite de l’agenda parlementaire un peu moins chargé pour vous le raconter.

« Marcha Patriotica » a été créée en 2010, dans la foulée du bicentenaire du début des luttes pour l’indépendance de l’Amérique latine. Aujourd’hui plus de 2000 structures locales, politiques et sociales composent cette plate-forme pluraliste ! Ces associations se sont unies pour revendiquer la défense des droits sociaux, économiques et politiques en Colombie. L’organisation mobilise des étudiants, des ouvriers, et un grand nombre de paysans contre les dérives du néo-libéralisme, particulièrement prégnantes la-bas. « Marcha patriotica » promeut par ailleurs une solution politique au conflit armé qui sévit dans le pays depuis 60 ans.

Les militants que j’ai rencontrés m’ont sensibilisée à la campagne  Yo te nombro libertad (« je te nomme liberté ») qu’ils ont lancée récemment. Cette campagne attire l’attention sur les près de 9500 prisonniers politiques actuellement retenus dans les geôles colombiennes. Le cas le plus emblématique de l’injustice ressentie par les populations est celui du leader paysan Huber Ballesteros. Celui-ci est emprisonné depuis le 25 aout 2013, le tout début de la première Grève Agraire Nationale ! Ce n’est donc malheureusement pas un hasard si l’Organisation Internationale du Travail pointe régulièrement la Colombie comme un des états où l’exercice des droits syndicaux est le plus malmené.

De manière générale, en les écoutant, j’ai repris conscience de ce qu’en Europe nous ne sommes pas suffisamment informés de l’évolution des luttes sociales d’Amérique Latine. Les informations qui nous parviennent sur ces enjeux sont trop souvent parcellaires, et souvent…partiales. Et, à l’heure où le Traité de Libre-Echange Transatlantique est sur la sellette en Europe, il est bon de prendre connaissance des conséquences qu’a eu la signature d’un traité similaire en Colombie…

Je suis donc très heureuse d’avoir pu les entendre, apprendre de leur expérience et leur manifester mon soutien.

Parce qu’il est un devoir, en tant que députée socialiste, d’exprimer sa solidarité avec tous ceux qui, en Colombie ou ailleurs, combattent pour leurs droits sociaux, économiques et politiques !