Article publié dans Lacapitale le 4 janvier 2018 par Isabelle Anneet et photos de Jules Toulet

Interview: « L’objectif est de prendre le maïorat »

Catherine Moureaux visera la reconquête de Molenbeek aux élections communales

En 2018, Catherine Moureaux a coché, en rouge, le mois d’octobre dans son agenda. À l’occasion des élections communales, elle tentera de ramener son parti dans une majorité et visera le maïorat.

L’année 2018 sera importante et intéressante pour Catherine Moureaux. Depuis son emménagement à Molenbeek il y a un peu plus de deux ans, la fille de Philippe Moureaux, maïeur pendant 20 ans, aura à cœur de ramener son parti, le PS, dans une majorité et pourquoi pas de conquérir le poste de bourgmestre.

« L’objectif est de repartir à la gestion de cette commune et, si on est suffisamment porté par les habitants, de prendre le maïorat. J’ai un excellent accueille sur le terrain. J’ai bon espoir pour que ce soit une vague rouge sur la commune en octobre 2018 », avance la cheffe de file des socialistes molenbeekois.

Et le travail ne va pas manquer en 2018 pour atteindre cet objectif. « Dès mon arrivée, j’ai commencé à travailler Molenbeek. L’élection est forcément un projet avant tout. Je m’inscris complètement dans l’idée que les citoyens doivent se réapproprier la chose publique. Ma volonté est de construire le projet autour des habitants et on va les inviter à co-construire notre projet. Dans chaque quartier, nous allons organiser une assemblée générale de quartier pour entendre les besoins des citoyens. Il y a des besoins transversaux mais également des besoins spécifiques par quartier et nous devons y être attentifs. Cela va nous occuper les trois premiers mois de l’année », souligne Catherine Moureaux. « Pour la liste, nous allons avoir un comité des sages, c’est-à-dire des non-candidats que nous aurons choisis ensemble qui devront faire une proposition de liste. Il n’est pas question que des rivalités interpersonnelles viennent mettre à mal le projet. Le plus important est le projet, le programme pour Molenbeek », précise-t-elle.

Sur le plan personnel, Catherine Moureaux a trouvé « une baby-sitter stable » pour s’occuper de ses enfants pendant la campagne. «J’ai dû me refaire un réseau à ce niveau-là en arrivant à Molenbeek.»

Conseillère communale à Schaerbeek de 2012 à 2015, Catherine Moureaux a choisi Molenbeek. Deux ans plus tard, la section PS de Schaerbeek est en perdition avec plusieurs départs et le retrait de la vie politique annoncée pour 2019 de Laurette Onkelinx. Des regrets ? « Je ne suis pas quelqu’un qui regrette. Je n’ai jamais eu l’impression d’être dans ce registre. J’ai voulu, en venant, assurer à ma famille un bon niveau de vie et c’est le cas. Nous sommes très contents où nous sommes. Et politiquement parlant, porter le projet socialiste à Molenbeek, était devenu une évidence. Les gens témoignaient du fait qu’ils voulaient me voir haut à la commune de Molenbeek », réagit-elle. « Ce qui me plaît à Molenbeek, c’est la chaleur des gens. C’est une commune très chaleureuse. J’aime aussi la diversité. Il y a de tout dans cette commune. »

À Molenbeek, le nom Moureaux est également bien connu de par son père qui a occupé la plus haute fonction politique dans la commune pendant 20 ans. Un atout ou un handicap, Catherine estime que c’est un peu les deux. « À certains endroits, cela va m’aider. À d’autres, cela va me rendre les choses plus difficiles. Je suis quelqu’un de différent. Il y a 40 ans de différence entre nous. On est différent mais en même temps au niveau idéologique, il y a une forme de continuité. »

Les partis présents au conseil communal de Molenbeek sont nombreux. Si Catherine Moureaux espère rejoindre une majorité, elle devra s’allier avec certains d’entre eux. Alors une préférence ? « C’est compliqué. Naturellement, on pourrait avoir beaucoup d’affinités avec Ecolo mais la gestion actuelle de la commune sur certains sujets m’inquiète énormément. Je ne sais plus où ils sont. C’est compliqué. Et puis le cdH qui a commencé à expliquer que ce serait sans le PS, ça ne vient pas de moi mais d’eux. Je ne comprends pas très bien. Il y a des aspects chez DéFI qui m’intéressent beaucoup. Leur manière de présenter la gestion publique est proche de celle que j’ai comme le fait de respecter les fonctionnaires et d’avoir une évaluation des politiques publiques ainsi qu’une grande rigueur au niveau éthique. Il reste ensuite le bloc Liste du bourgmestre qui est un bloc MR avec lequel j’ai peu d’affinités programmatiques et qui pourrait potentiellement demain être difficile à contourner. Donc je ne veux pas faire d’exclusive », souligne Catherine Moureaux.

En début d’année, c’est l’occasion de prendre de bonnes résolutions. « Les années où j’en ai pris, c’était à la dernière minute. L’année passée, je n’en ai pas prises. Cette année, je m’oriente peut-être vers l’idée de me remettre au sport », sourit-elle.

« Je souhaite aux Molenbeekois pour 2018 de la passion, de l’émancipation, de la joie, de la fierté, du respect et une bonne santé. Cela fait beaucoup mais ils méritent tout ça », conclut Catherine Moureaux.